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Tetsuo: The Iron Man / Tetsuo II: Body Hammer


Le 24/10/2006 à 00:49:53
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Le Blog de Matt - Tetsuo: The Iron Man / Tetsuo II: Body Hammer Tetsuo et Tetsuo II, deux films de Shinya Tsukamoto, réalisateur touche à touche puisqu'on le trouve aux rôles de réalisateur, bien sûr, mais également de comédien, monteur, responsable de l'image, et il s'occupe également de la sortie et de l'affiche de ses films. Evidemment, avec autant de casquettes, c'est un réalisateur assez lent et il n'a signé que quelques films, dont certains de commande comme Tokyo Fist ou Gemini (si je ne m'abuse). Films d'horreur pour la plupart, ses oeuvres sont généralement connus dans les réseaux underground. Ainsi, au Japon, ses films ne se trouvent pas en boutiques spécialisées, mais plutôt dans les magasins de disques entre deux disques de techno.

Cela faisait pas mal de temps que j'avais remarqué les DVD en magasin, et j'en avais entendu parler à droite à gauche sur le net, sans vraiment savoir de quoi il en retournait. Lors de la dernière commande passée sur Cdiscount, je les ai trouvé à pas cher, et comme l'occasion fait le larron. Concernant les films, je vais procéder dans l'ordre chronologique.

Avant-propos : étant donné que je traite ici des deux films à la fois, je fais assez court, je détaille les points les plus importants, mais je ne fais pas non plus une analyse complète des films. J'oublie sans doute des points, mais le principal est là (à mon avis).

Tetsuo: The Iron Man

"Apres un accident d'automobile, un homme voit son corps muter en une sorte d'aimant ramassant tous les détritus métalliques de la société. Film phare du jeune cinéma underground japonais." (Allocine.fr)

Tetsuo est l'un des tous premiers films de Shinya Tsukamoto, réalisé en 1988, tourné en noir et blanc avec une caméra 16mm. Evidemment, le résultat final donne une forte impression de premier film, avec une caméra tenue à la main, on sent le réalisateur hésitant sur la technique même si les idées sont bien là. De l'avis même du réalisateur, le film n'a pas un sens particulier, c'est une histoire, qu'il a écrit et réalisé pour se faire plaisir. Une histoire inspirée des kaiju eiga, les films de gros monstres tels Godzilla. Mais si Godzilla raconte l'histoire d'un monstre de 40 mètres de haut, ici, le réalisateur veut raconter l'histoire d'un monstre humain. Le film est résolument un film d'horreur. Si le boîtier du DVD le présente comme un film choquant, dérangeant, je n'ai pas ressenti un malaise particulier en le voyant. Maintenant, le film a une véritable identité et, tout autant amateur qu'il soit, l'histoire, le visuel a quelque chose de fascinant.

Le film est court, à peine plus d'heure. L'histoire est celle d'une vengeance. Un homme se fait renverser par une voiture, et le conducteur et sa femme jettent le corps dans un ravin. Cependant, l'homme n'est pas mort et revient pour se venger et transforme alors celui qui l'a renversé en homme machine, qui attire tous les objets métalliques. Le film montre alors la descente aux enfers du conducteur qui voit son monde tomber en lambeaux autour de lui. Qui dit petit budget dit peu d'acteurs, on note 5 personnages qui ont un rôle dans le film et cela amplifie le sentiment de confinement autour de cet homme.

Reste le gros du film, la transformation du salary-man bien sous tout rapport en un espèce de monstre métallique qui perd le contrôle à l'image de sa femme (fiancé ? copine ? c'est au bon vouloir de chacun, le film est plus qu'avare sur les détails) qu'il tue dans une scène aussi gore que grotesque. D'ailleurs, la transformation, en plus du titre, rappelle énormément le personnage homonyme de Katsuhiro Otomo. Tetsuo Shima connait lui aussi une mutation qu'il ne gère pas, des membres déformés, une perte de contrôle total. Les similitudes sont-elles dues au hasard ?

Le film, comme bien souvent dans les premières réalisations, est complexe, porteur de nombreuses images que le spectateur sera libre d'interpréter comme il le veut. Peu de dialogues, des scènes sans introduction, c'est à chacun de voir le film comme il l'entend. Réalisé avec deux bouts de scotch et un budget de misère, le film utilise énormément la stop-motion pour la transformation du personnage, pour les déplacements dans la ville et le film se permet même un combat final, toujours à l'image des films de gros monstres qui donne une véritable touche apocalyptique à l'oeuvre.

Tetsuo II: The Body Hammer

Tetsuo II: The Body HammerTetsuo II, a été réalisé 4 ans plus tard, cette fois-ci en 35mm et avec un budget plus conséquent. Le film n'est pas une suite du précédent, plutôt une relecture. S'il garde une base commune, un développement qui s'en rapproche, l'histoire de fond est modifiée.

"Tomoo Taniguchi et son épouse Kana vivent paisiblement auprès de leur jeune fils Minori. Un jour l'enfant est enlevé et mis en pièce sous les yeux des parents par un monstrueux skinhead. Fou de douleur, le père se retrouve captif d'une organisation vouant un culte au dieu de la destruction. Il devient le cobaye psychique et virtuel du savant."

Ainsi, le point de départ est modifié. A noter que les deux films ont en commun le même casting, pour les personnages principaux en tout cas, mais on retrouve plus de participants dans ce film. Le scénario par contre est toujours celui d'une vengeance, mais cette fois-ci, c'est le salary-man qui cherche à se venger de l'autre homme qui est responsable de la mort de son fils.

Tetsuo II se permet par ailleurs d'avoir un background plus détaillé, tissant des liens entre les personnages qui ne seront révélés qu'au dernier moment. Comme je le disais, le film suit le même cheminement que son prédécesseur, et Tomoo va se métamorphoser petit à petit, cet fois-ci non plus en Iron Man, mais en Body Hammer, un homme capable de modeler son corps pour en faire une arme vivante. L'évolution se fait doucement durant le film jusqu'à la scène finale où l'homme semble avoir perdu toute humanité.

Le film inclut également un élément nouveau, puisqu'il joue sur la couleur. Le film en utilise deux, le bleu, très froid, qui sert à qualifier les scènes de ville où l'on voit les gens "normaux" et le rouge qui s'appliquent aux membres de l'organisation mais également aux scènes de flashback. Le réalisateur joue donc sur ces couleurs pour nous montrer où se porte sa préférence, la couleur rouge, qui se rapporte à la vie, une vie pleine de souffrances, de danger, mais plus intéressante pour lui que le bleu glacial de la capitale d'un Japon qui ne lui plaît pas.

Avis personnel

D'un point de vue personnel, même si ce second film est beaucoup plus travaillé, avec un scénario plus profond et une thématique plus détaillée, je l'ai trouvé moins fascinant que le premier opus. Tetsuo est un film brouillon, sans réelle signification, plus un enchevetrement de scènes qui se suivent et font petit à petit le scénario. Car même s'il y a une trame au film, l'intérêt se situe dans la vision de ce monstre qui se crée et la perte de l'humanité. Le second film est plus scénarisé et même si la fin reste prenante, on a affaire, trouvé-je, à un moins bon film. Rythme lent, avec de nombreuses scènes assez opaques, les deux Tetsuo ne plairont pas forcément. Définitivement à conseiller aux amateurs de Cyber-Punk à la recherche de quelque chose de différent.




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6 commentaires | Bas de page

mathieu @ www le 11/12/2006 à 15:51:40

Je propose aussi de regarder : VIBROBOY de Jan Kounen, très "pompée" sur les scènes SM/fétichiste de TETSUO. Tel un moustique libidineux...

mathieu @ www le 10/12/2006 à 20:08:11

J'ai pu voir Tetsuo au CINEMATOGRAPHE à Nantes. Si je devais trouver un rapport avec la chanson Iron Man du groupe Black Sabbath je dirais : la vengeance. J'ai trouvé le film boulversant. Erotique, morbide. Aussi, la pochette de l'album "News of the World" de Queen est illustrée par une sorte d'homme de métal qui terrorise, bien qu'innocemment, les terriens. Sur wikipédia, j'ai lu que l'artiste à réalisé un troisième opus : Tokyo Fist. L'histoire d'un "salary man" qui se met à la boxe pour s'amuser dans sa vie chiante : l'inspiration de Fight Club ? Y'a-t-il vraiment un rapport avec les deux film précédents ?
P.S. : Merci pour cet article.

Matt @ www le 24/10/2006 à 23:22:17

Oh oui, la fin du II, les explications, mmm... Et oui, faut bien que ça serve à quelque chose les intro et interview (même si j'ai pas pris le temps de tout regarder en fait). Rien de mieux pour avoir matière à dire. Et effectivement, Videodrome, déjà vu il y a pas mal de temps maintenant (lui aussi marque bien son temps d'ailleurs). Et merci à Do qui répond de manière nette et directe à la question posée :D

Dorothée @ www le 24/10/2006 à 16:08:00

http://www.cdiscount.com/mag/fich_prod.asp?prix=discount&prodid=0000000000000000000000000000000000000GC5&search=tetsuo

quilombo @ www le 24/10/2006 à 16:03:16

Au faite je le trouve ou le film,j´aimerais bien me le matter?


vivi @ www le 24/10/2006 à 15:47:53

ouais, bin t'as bien écouté les intros de Dionnet je vois :molo:

ma préférence va largement à Tetsuo, bien plus brut, plus viscéral et suitant (alors que l'on parle de métal, le comble ^^), avec ses perçages de boutons métalliques, pour recouvrir le miroir de sang huileux bien noir, miaaam! il est bien plus proche du corps, avec une sensualité assez exacerbée (le rêve du tuyau, youpi), qu'on retrouve moins dans le II (à part à la fin avec les parents dans la chambre)

sinon, le noir et blanc du I est bien plus intemporel, quand on pense que le film a presque 20 ans, il a pas pris une ride, alors que le 2 marque plus son âge, vu qu'il est plus expansif!

je pense pas que parce que Tetsuo s'est fait sans réelle reflexion au préalable (de l'aveu de Tsukamoto), qu'il a moins de significations... en fait, je serais même de l'avis contraire, vu qu'on ressent une espèce de vidange de pulsions, jetées cruement, ce qui donne justement un état unique, une vraie expérience, comme un mauvais rêve fiévreux...
dans le 2, c'est plus posé (toutes proportions gardées évidemment), plus digéré, mais du coup moins sauvage et surtout moins puissant...

mais bon, c'est pas comme si j'aimais pas le 2 non plus, qui propose aussi des images marquantes...

alors, tu regardes Videodrome la prochaine fois? (non en fait tu l'avais déjà pris suite à un de mes quizz je crois)

merci de répondre à la question : êtes-vous un humain ou un robot ?
Je suis un
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