Shin Megami Tensei III: Lucifer's Call
Le 04/10/2013 à 10:16:19
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Je pourrais faire style "ouais, comme Shin Megami Tensei IV vient de sorti aux USA et sort bientôt en Europe, je vais vous parler de SMTIII pour que vous puissiez comparer", mais en fait non. Comme le dit le sous-titre de ce blog, je ne suis jamais à la page. Alors, Shin Megami Tensei III: Nocturne ou de son nom européen Lucifer's Call, c'est le quatrième jeu de la série (pourquoi faire simple ?) qui succède à SMT, SMT II et SMT if... sortis sur Super Nes (et, bien évidemment, jamais sortis du Japon, même si une version non officielle existe des deux premiers, et qu'un jour, je les ferai !).
SMT3 est sorti sur PlayStation 2 au Japon en 2003, 9 ans après les épisodes Snes, 9 ans avant l'épisode 4 sur 3DS. Vous trouviez que les Dragon Quest sortaient au compte goût ? Finalement, il va falloir relativiser...
Je ne sais pas trop par où commencer, donc je vais le faire en grande partie :
L'univers
Je suis partagé sur ce point. L'univers du jeu est cohérent et sort des sentiers battus, mais le scénario est quand même loin d'être un point fort du jeu. SMT3 est centré sur... un héros sans nom... et sans personnalité (c'est souvent le cas dans les SMT, et cela permet fortement de se placer dans la peau du personnage). Une après-midi comme les autres, notre héros décide d'aller avec ses amis à l'hôpital pour rendre visite à leur professeur qui est malade. Sauf que là, tout ne se passe pas comme il faut puisque la professeur explique au héros que le monde approche de sa fin, et là... c'est la fin du monde ! Ou pas tout à fait, cette fin du monde porte le nom de Conception, car elle va servir à la naissance d'un nouveau monde. Le héros va alors rencontré un étrange petit garçon accompagné d'une veuve qui va lui donner un Magatama, un parasite qui va le transformer en demi-démon, une créature au corps démoniaque mais à l'âme humaine. Et pendant ce temps, tout le monde est mort à l'exception d'une petite minorité (composée à 100% des 5 humains qu'on a rencontré dans les 15 premières minutes de jeu), les démons sont revenus sur Terre et il va falloir se battre pour trouver sa Raison et la soumettre à Kagutsuchi pour créer un monde nouveau.
Au niveau de la mise en scène, c'est hyper-minimaliste tout au long du jeu. Cela suit un déroulement village -> donjon -> discussion, mais l'histoire avance par tout petit bout, des fois, on ne sait même pas pourquoi on doit aller dans un lieu (généralement, on entend parler que quelque chose se passe quelque part et on y va), mais on y va et on progresse dans l'histoire. L'histoire n'est pas inintéressante, mais elle est très mal mise en avant, et laisse beaucoup de place à l'imagination. Ce n'est clairement pas la force du jeu, quitte à faire un SMT pour son scénar, mieux vaut du coup se tourner vers les Digital Devil Saga.
A savoir qu'en plus le jeu propose 6 fins différentes. A la manière de P3 ou P4, le héros ne parle pas, mais on lui demande son avis de temps en temps. En fonction des choix, on va tendre vers telle ou telle fin (humain, démon, ou allié d'un autre personnage + une fin bonus en faisant le gros donjon optionnel du jeu avec un gros boss à la clé - que je n'ai pas tenté).
Point de vue technique
Les graphismes du jeu, c'est comme son histoire : c'est pas moche, mais c'est pas très détaillé. Ca a son style, quoi... Le jeu utilise le même moteur que les Digital Devil Saga, ce qui m'a fait très plaisir puisque ça fait déjà plusieurs années que j'ai fait ces jeux et que j'ai été très content de retrouver ce style. Le design du héros n'est pas moche mais un peu passe-partout. Du coup, on critique à tout va quand les héros de JRPG ont des coupes de cheveux improbables, pour le coup, c'est l'inverse et le héros ressemble à un japonais lambda, les traits de lumière qui lui tatouent le corps en plus... Par contre, étant donné qu'on va passer tout le jeu à faire équipe avec des démons divers, on ne peut en aucune façon critiquer la variété des personnages qui vont accompagner le héros puisque le jeu, comme à son habitude, emprunte des créatures aux différentes religions, on se retrouve avec des créatures aussi diverses qu'improbable.
Concernant les décors, il n'y a pas de fantaisie, mais en même temps, le jeu est censé se dérouler dans un Tokyo en ruine. On se balade dans un Shibuya envahi par les démons, on passe d'un lieu à l'autre en empruntant les anciennes lignes du métro, on aura même l'occasion de visiter le Parlement (j'ai l'impression qu'on y va souvent dans les SMT...).
Du coup, ce sont souvent de longs couloirs, dans des immeubles très carrés, sans vie ni nature, mais de l'autre côté, l'univers est cohérent et a surtout un style qui lui est propre.
Dans la technique, je vais rajouter la musique. Pour ce point, je suis partagé. La bande son est composée par Shoji Meguro, LE Monsieur SMT mais ici la musique, comme le reste, est encore une fois à part. On retrouve certaines musiques pendant les scènes de dialogue dans le style du compositeur, et les thèmes des combats, nombreux, sont également très rock, ce qui n'est pas pour me déplaire. Par contre, pour le reste, c'est en osmose avec les thèmes du jeu, ruines et désolation, du coup, les musiques des lieux sont souvent minimalistes et j'ai fait la plus grande partie du jeu en écoutant ma chaîne hi-fi à la place...
Le système
Allez hop, le gros morceaux (même si je préfère éviter de rentrer dans les détails). SMT3, à mon avis, ça n'est pas le meilleur opus de la série si on veut tester les Shin Megami Tensei. En fait, c'est un jeu à l'ancienne : mise en scène minimaliste et scénario qui avance en découvrant des indices en parlant à tout le monde, des donjons longs et remplis de pièges et puis surtout des combats nombreux, souvent exigeants et qui nécessitent beaucoup de grindings. MAIS ! Là où les premiers Tales of ont eu vite fait de me lasser avec des combats nombreux, longs au milieu de donjons remplis de pièges, SMT3 propose des combats nombreux mais courts, et ça fait toute une différence. Personnellement d'ailleurs, j'ai fait tellement d'xp que je n'ai même pas eu de réels problèmes durant les 3/4 du jeu, sauf avec les boss. Autant les donjons peuvent être passés sans trop de difficulté si on y va doucement, par contre, en ce qui concerne les boss, le premier contact s'achève le plus souvent par un game over, nécessitant de nombreux tests pour savoir quel sort utiliser, quelle résistance posséder.
Et c'est ça en fait la plus grande difficulté des SMT en général, quand on s'y frotte la première fois, c'est de comprendre les mécanismes des combats. Les options sont limitées, attaque/magie/défense pour tout le monde et les objets en plus pour le héros, mais après, chaque personnage, ennemis comme alliés possèdent ses forces et ses faiblesses. Les combats se déroulent au tour par tour, d'abord les alliés, ensuite les ennemis. Le nombre de coups disponibles est égal au nombre d'unités présentes. Toucher une faiblesse ennemi, c'est un tour en plus, taper un ennemi invulnérable à telle attaque, et c'est un tour perdu... quand ce n'est pas tous les tours perdus. La plus grande difficulté quand on arrive dans un donjon, c'est comprendre qui frapper avec quelle technique. Le héros, et certains alliés, possèdent bien un sort d'analyse, mais qu'est-ce qu'il faut mieux ? Perdre un tour pour analyser un ennemi ou balancer un sort de feu sur tout le monde et voir comment ils vont réagir ?
Et puis, ce n'est pas tout, car vous n'êtes pas obligé d'affronter tous les ennemis que vous croisez, vous pouvez, que dis-je, vous devez également leur parler afin de les motiver pour venir rejoindre vos rangs. Ah, ce n'est pas le plus évident par contre. Déjà, pour négocier avec un démon, il faudra être plus fort que lui (plus la différence est grande, mieux ça passe), et il faudra également faire attention aux phases du Kagutsushi (à la base, le Dieu du feu et fils d'Izanagi et Izanami dans la religion shintoïste, pour ceux qui ont fait Persona 4) qui évolue comme les phases de la Lune dans d'autres SMT, plus le Kagutsushi est plein, plus on croise de démons, mais plus il est difficile de négocier avec.
Mais jouer avec les démons que l'on invite, c'est bien, mais pas toujours la meilleure solution. Déjà parce qu'un démon qui nous rejoint n'a que quelques capacités et qu'il faudra lui faire de l'expérience pour lui apprendre de nouvelles capacités (du coup, je joue en ce moment à Soul Hackers où on ne peut pas faire évoluer les démons et ça me manque) ou sinon, il faut se rendre à la Cathédrale des Ombres où l'on pourra fusionner deux démons afin d'en obtenir un meilleur, agrémenter de quelques capacités de ses deux "parents". Et comme chez Atlus, on n'aime pas faire les choses simplement (mais plus c'est compliqué, plus il y a de choses à y gagner), il faut savoir que les phases du Kagutsushi auront également une inflence sur la fusion (certains démons ne peuvent être fusionner que lorsqu'il est plein ou vide ; en cas de Kagutsushi plein, on peut sacrifier un troisième démon pour que le démon fusionné soit plus puissant ; et si le personnage est maudit, au lieu de créer un démon plus puissant, on crée un démon plus faible... et inversement, etc, etc...).
Bon voilà en gros pour le système, comme je l'ai dit plus haut, je ne vais pas rentrer dans le détail. En guise de conclusion, ce SMT3, c'était trèèèès bien ! Environ 60h pour en voir le bout, c'est vraiment une très bonne durée de vie. A côté de ça, il y a un donjon annexe qui permet de fusionner de gros démons (et notamment la guest star du jeu, Dante de Devil May Cry) mais je n'en ai fait que les 2/5 vu qu'il est encore plus dur que le reste du jeu. Comme je l'ai déjà dit, ça n'est pas le jeu à conseiller à ceux qui veulent découvrir la série, par contre, pour ceux qui aiment le challenge et les jeux à l'ancienne (voire les bons RPG tout court), il faut foncer (surtout que le jeu doit être trouvable à pas trop cher).
